Si l’entretien d’embauche tient la première place dans les sources de stress d’un travailleur, la démission n’en est pas exempte. À moins de poser sa démission sous le coup de la colère, vous allez resasser le scénario plusieurs fois dans votre tête avant d’oser aborder la discussion avec votre patron.
Stoppez les pensées inutiles et concentrez sur la liste de conseils ci-dessous.
En les suivant de A à Z, votre démission sera comprise et respectée, et vous partirez en bons termes.
Pourquoi démissionner en bons termes ?
Démissionner en bons termes est toujours la meilleure solution pour votre patron, votre entreprise et vous.
En effet, une démission précédée d’une bonne passation permet à tous les partenaires de ne pas souffrir de votre départ. L’entreprise s’en porte mieux.
Votre patron garde également une bonne image de votre passage. S’il a un peu de bouteille, il sait qu’il ne pourra pas garder tous ses employés indéfiniment. Votre départ peut le décevoir et le frustrer, mais si cela se passe dans le respect de chacun, le souvenir qu’il aura de vous dans quelques mois sera positif.
Vous ne devez jamais sous-estimer l’impact de garder une bonne image. Cela peut vous bénéficier dans quelques semaines quand un recruteur potentiel appellera vos anciens managers pour savoir comment vous travaillez ou tout simplement quand il parlera de vous lors d’un salon professionnel. Le réseau est désormais une clé de plus en plus importante dans le monde du travail.
J’ai toujours mis un soin particulier à démissionner en bons termes et vous devriez faire de même.
Maintenant que je prêche à des convertis, voyons comment faire pour tout se passe pour le mieux. Voici 14 conseils à suivre !
Partir en bons termes bénéficie à tous : l’entreprise, l’employeur et vous-même.
Lui apprendre la nouvelle en premier
Votre patron doit être le premier membre de l’entreprise à apprendre votre démission. Si vous avez des collègues dont vous êtes proche, ils connaissent sûrement déjà vos envies d’ailleurs, mais ne leur dévoilez pas votre départ.
Personne n’a envie d’apprendre après les amis, la famille et le facteur que son époux/épouse divorce. C’est pareil avec votre employeur et votre démission.
Pour les grandes entreprises avec une hiérarchie digne des militaires, respectez la chaîne de commandes habituelle (exemple : l’annoncer à votre manager qui le dit ensuite aux RH).
Faites-le de vive voix
Oui, je sais, il y a un formalisme à respecter pour démissionner avec la lettre de démission par recommandée et le respect du préavis. Mais, ce n’est pas ainsi que votre patron doit apprendre votre souhait de quitter le navire.
Demandez à vous entretenir avec lui et démissionnez comme une personne qui affronte les choses en face.
Précisons, le mail envoyé à 17h58 annonçant votre souhait de démissionner n’est pas mieux que la lettre recommandée…
ASTUCE : c’est également valable pour le télétravail !
Le télétravail n’est pas une excuse pour ne pas annoncer votre départ de vive voix. Au lieu d’un rendez-vous physique, parlez au téléphone ou via un outil comme Skype.
Choisissez le bon moment
Votre employeur est un être humain comme vous et moi, plus ou moins sensible au stress. Si votre départ est un coup dur pour l’entreprise, ne lui dites pas le vendredi soir à 17h ou juste avant sa réunion très importante avec des clients.
Si j’avais un moment idéal, je vous dirais en début de semaine pour qu’il ait le temps de s’organiser avant le week-end, mais l’opération dictera le moment qui vous apparaît être le meilleur.
Expliquer les raisons de votre départ
Si votre patron vous licenciait, vous auriez obligatoirement envie de savoir pourquoi. Vous êtes aujourd’hui dans la situation inverse et le moins que vous puissiez faire est d’expliquer pourquoi vous partez.
Préparez-vous !
Il est toujours pratique d’anticiper cette explication pour exprimer exactement ce que vous souhaitez. Si vous n’êtes pas à l’aise à l’oral ou stressez devant votre patron (il n’y pas de honte à avoir, l’important est de se connaître pour savoir se préparer), vous pourriez utiliser de mauvaises formulations.
Rester noble et professionnel
Ne vous excusez pas de démissionner. Dans le même temps, ne blâmez pas vos collègues ou l’entreprise. Ne ressortez pas l’excuse de la fois où votre manager a ignoré votre belle performance en réunion le trimestre dernier ou l’absence d’ambitions de votre équipe.
Restez noble en assumant pleinement votre position et expliquez plutôt les aspirations que vous avez pour le futur. Parlez d’une voix assurée et n’émettez pas de doutes.
Eviter les critiques
Personne n’aime les critiques et le moment de démissionner n’est pas propice pour en émettre. Beaucoup de personnes prennent la démission et le préavis qui suit comme la période pour « vider son sac ». Ce n’est pas le cas.
Une personne honnête et professionnelle émet ses doutes, demande des justifications, souligne son désaccord au quotidien au travail, et non quand elle part.
ASTUCE : apprenez à formuler sans critiquer
La plupart des messages peuvent facilement apparaître comme des critiques ou non selon la formulation.
Ainsi, vous ne partez pas car :
- « vous ne gagnez pas assez », mais parce que l’on « vous propose une meilleure rémunération » ;
- « je n’ai que des tâches ennuyantes », mais parce que « je vais avoir de fortes responsabilités dans mon futur emploi » ;
- « l’entreprise ne progresse plus », mais plutôt « j’intègre un nouveau projet jeune et novateur ».
La technique de la rupture amoureuse « ce n’est pas toi, c’est moi » fonctionne à merveille !
Lui laisser le temps de se retourner
La durée d’un préavis est souvent entre 1 et 3 mois. 1 mois est la durée minimale légale et le temps supplémentaire dépend de la convention collective. Cette information est présente sur votre contrat.
Dans beaucoup de secteurs, un mois est terriblement court pour trouver un remplaçant. Si vous pouvez le faire, mettez-vous d’accord pour un délai un peu plus long.
Quand j’ai quitté mon dernier emploi salarié, j’ai proposé de rester jusqu’à l’arrivée de mon remplaçant. Au lieu de trois mois, cela en a mis quatre et tout le monde a fini satisfait.
Ne vous mettez pas dans une mauvaise situation !
Vouloir trop bien faire peut vous nuire. Laisser plus de temps à votre patron ne doit pas vous provoquer du tort comme de voir un autre emploi vous passer sous le nez ou risquer une période sans revenus. La prolongation du préavis ne doit donc pas être contraignante pour vous.
Prévenir vos collègues selon les souhaits de l’employeur
Si vous avez respecté le premier point, l’employeur a été le premier à être informé de votre départ. En fin d’entretien ou quelques jours après, demandez-lui comment il souhaite que vous agissiez auprès de vos collègues. Préfère-t-il l’annoncer ou avez-vous son feu vert pour le faire ? Quand devez-vous les informer ?
N’oubliez pas, personne n’aime avoir l’impression que les choses se font dans son dos.
Prévenir tous vos clients et partenaires les souhaits de l’employeur
En tant que pro, vous ne souhaitez pas que vos clients, fournisseurs et autres partenaires découvrent dans quelques mois que vous êtes parti sans prévenir. Il est nécessaire d’avertir par mail, de vive voix ou tout autre moyen habituel ces personnes.
Encore une fois, c’est votre employeur qui doit décider de la méthode d’annonce et de la date.
ASTUCE : faites d’une pierre deux coups
Pour le bien de l’entreprise, le mieux est d’attendre votre remplaçant pour annoncer votre départ aux partenaires et leur présenter leur nouvel interlocuteur. Cela évite les doutes sur la pérennité de la collaboration.
Faire votre travail jusqu’au bout
Que votre motivation fléchisse un peu après l’annonce de votre démission est tout à fait normale. En revanche, faire moins d’heures que celles prévues au contrat, oublier de répondre aux clients ou passer tout votre temps à la machine à café ne l’est pas.
Vous êtes payée pour votre travail, réalisez-le.
D’un point de vue égoïste, passer votre temps à procrastiner serait en plus très mauvais pour votre bien-être psychologique…
Bien former votre remplaçant
La passation est une étape primordiale pour la bonne santé de votre poste après votre départ. Formez du mieux que vous pouvez votre remplaçant. C’est le bon moment d’oublier vos mauvaises habitudes et de lui montrer la méthode optimale pour chaque tâche.
Je suis sûr que vous préférez entendre dans quelques mois « le nouveau a continué ton excellent travail et a solidifié les bases que tu avais créées » plutôt que « depuis ton départ, tout va mal et personne n’arrive à reprendre tes travaux en cours« .
Formez bien votre remplaçant, vous en tirerez de la fierté et l’entreprise s’en portera mieux.
Proposer des solutions pour l’après-vous
À moins de travailler comme un robot sans penser, vous avez sûrement imaginé des actions pour le futur. Comme vous partez, c’est le bon moment d’en faire part à vos collègues et supérieurs.
Cela peut être une proposition d’action marketing à un client, une nouvelle façon de ranger les dossiers, la sponsorisation d’un événement local…
Votre patron appréciera grandement que vous ne vous intéressiez pas uniquement à votre personne.
Organiser un pot de départ
C’est la base : ne partez pas sans dire au revoir. Si vos collègues sont davantage des amis, organisez une sortie au restaurant ou aller boire un verre après le travail.
Si vous n’êtes pas proches de vos collègues, apportez tout de même quelques viennoiseries pour marquer le coup.
Ne pas salir votre entreprise à l’extérieur
Le soulagement de partir ne doit pas signifier la fin de vos devoirs moraux envers votre ancienne entreprise. Commencer à la critiquer auprès des clients, des concurrents, de vos futurs collègues n’est vraiment pas une bonne décision.
N’oubliez jamais que la roue tourne. Votre désir de partir en bons termes pourrait être gâché si cela revenait aux oreilles de votre patron et vexé, il pourrait lui aussi se mettre à vous faire mauvaise presse.
ASTUCE : mesurez toujours vos propos
Vous n’avez rien à gagner à critiquer. Cela blesse le critiqué et laisse penser à votre interlocuteur que vous ferez pareil sur lui une fois le dos tourné. Un vrai professionnel ne critique jamais gratuitement et sait quoi dire avec qui.
Personnellement, je suis sans filtre avec ma femme, formule au mieux avec mes amis et évite les critiques en présence d’autres personnes.
Et si vous envisagiez la rupture conventionnelle ?
Cela fait une heure que je vous écris un pavé sur la démission, mais démissionner est-il vraiment la meilleure solution ? En tant que salarié, la rupture conventionnelle est toujours avantageuse pour vous. Elle vous donne droit à des indemnités de départ et au chômage.
Les employeurs la refusent quand ils ont choix pour éviter de vous payer les indemnités de départ. Mais, si vous proposez de rester un peu plus longtemps que prévu afin de former votre remplaçant, le deal peut être gagnant/gagnant.
Et si vous envisagiez de rester ?
Vous ne démissionnez pas du jour au lendemain car vous êtes fatigué, que vous n’aimez pas votre nouveau client ou que vous souhaitez plus de responsabilités.
Si quand vous parlez de votre travail, vous vous dites « c’est vraiment une super boite, mais… », voyez si vous pouvez supprimer le « mais ». Au lieu de vous entretenir pour démissionner, faites-le pour améliorer votre quotidien au travail.
Cela peut concerner la rémunération, le planning, la clientèle, l’intitulé du poste… Simplement demander des changements peut faire des miracles.
Quand j’ai démissionné, et cela est arrivé plusieurs fois, je l’ai toujours fait en étant sûr à 100% de ma décision. Le doute ne doit pas être à l’ordre du jour sous peine deregretter votre départ dans quelques mois.
Doit-on toujours démissionner en bons termes ?
Bonne question ! Je dirais qu’il est toujours nécessaire de partir avec une attitude professionnelle (ex : faire son travail jusqu’au bout), mais que les bons termes sont parfois impossibles.
Cela ne sert à rien de faire des heures en plus avant votre départ pour préparer votre succession parfaitement, alors que votre patron n’a montré aucune réaction à votre démission et que depuis, il ne vous parle plus.
Au travail comme dans la vie, donnez à ceux qui le méritent. Pour les autres, assurez ce qui est défini par votre contrat.
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DENIS REPERANT, Editeur de sites web